Depuis quelques années, la douleur chronique est enfin reconnue comme une maladie à part entière et non plus comme un symptôme. Le but de cet article est de vous présenter les grands principes d’une consultation douleur et les différents moyens qui peuvent être mis en place afin de vous aider à améliorer le bien-être de votre animal. Cette consultation n'aura de sens qu'à condition d'impliquer pleinement le propriétaire puisqu’il est le mieux placé pour déceler les éventuels signes de douleur exprimés par son compagnon.
Lors de cette consultation, le vétérinaire accompagne le propriétaire, le conseille et lui apprend à évaluer la douleur de son animal. Puis, ils établissent ensemble un protocole de traitement. Il est important, lors d’une consultation de ce type, de bien expliquer tous les aspects du traitement et le rôle des médicaments ou d’autres approches thérapeutiques comme la physiothérapie.
Les étapes de la consultation
La médecine narrative
Ici, le propriétaire est invité à exprimer son ressenti quant aux difficultés rencontrées par l’animal et à rapporter son parcours médical, les traitements déjà envisagés, les réussites, les échecs... Ce temps de parole permet de refaire l’histoire du chien douloureux et donne de précieux renseignements au vétérinaire quant à la nature de la douleur.
L’évaluation
Le plus compliqué dans un examen de la douleur est de l’évaluer. Le rôle du vétérinaire est d’apprendre au propriétaire à repérer les signes d’une quelconque douleur. On peut ainsi mettre en place des outils d’évaluation : grilles de scores de douleur, applications de suivi concernant l’évolution de la maladie... Tous ces outils permettant une cogestion du vétérinaire et du propriétaire pour adapter en permanence les traitements.
L’examen médical
Après avoir recueilli tous ces éléments, le vétérinaire va identifier la nature de la douleur et la quantifier. Il existe, comme nous l’avons déjà décrit dans cet article, différents types de douleur. C’est pourquoi, il est important de les qualifier afin d’adapter les traitements. Il est aussi primordial d’en identifier l’intensité.
En outre, cela peut engendrer une réelle souffrance ou un mal-être avec des modifications comportementales telles qu’une tristesse, dépression, fatigue, etc.
L’alliance thérapeutique
Le but est de définir un protocole thérapeutique avec l’accord du propriétaire. Cela inclut les différents traitements que l’on met en place ainsi que les objectifs que l’on se fixe comme une diminution très sensible de la douleur ou une reprise d’activité. Tout cela se fait progressivement est doit être adapté à chaque animal et à son ou ses propriétaires.
Quels moyens pour gérer cette douleur ?
Les moyens médicamenteux
Lorsque la démarche thérapeutique adoptée est dite pharmacologique, le traitement consiste à administrer des médicaments pour soulager la douleur comme des anti-inflammatoires et/ou des antalgiques plus puissants et, surtout, adaptés au type de douleur.
Les propriétés de ses médicaments sont différentes par rapport à la médecine humaine, c’est pourquoi le vétérinaire va expliquer en détail le bénéfice de chaque produit et les éventuels effets secondaires potentiels.
Les moyens biologiques
Il existe aujourd’hui beaucoup de nouveaux moyens mis en place. On peut citer les anticorps mono-clonaux qui agissent comme une sorte de vaccin, mais également d’autres méthodes comme des injections intra articulaires (PRP, cellules souches).
Les moyens non-médicaux
La physiothérapie
La physiothérapie est un ensemble de thérapies qui ont pour but d'améliorer la santé physique et de rétablir la motricité. Ces thérapies sont utilisées pour soigner ou accompagner des traitements pharmacologiques concernant essentiellement des déficiences et incapacités touchant les systèmes neurologiques, musculo-squelettiques (boiterie, paralysie...).
Ainsi, la physiothérapie représente une opportunité de suivi et d'évaluation réguliers. En physiothérapie, nous pouvons citer les pratiques suivantes : l’ostéopathie, l’acupuncture, la kinésithérapie, l’hydrothérapie, le laser, électrothérapie, la thérapie par le froid, etc. Chacune de ces approches ont leurs indications et leurs avantages. Elles ne sont pas forcément pertinentes pour tous les types de douleurs. C’est ici que votre vétérinaire vous accompagnera dans ces choix, souvent complexes.
L’alimentation et les compléments alimentaires
L’alimentation est très importante dans la gestion de la douleur. Le surpoids et l’obésité peuvent représenter des risques très importants. De plus, la graisse sécrète des molécules pro-inflammatoire aggravant alors la souffrance de l’animal. Un embonpoint important peut accentuer les douleurs arthrosiques.
Il est par conséquent important de contrôler le poids de son animal avec des rationnements adaptés voire des croquettes spéciales. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Les compléments alimentaires
Les omega-3, acides gras issus de poissons ou de phytoplanctons, ont un rôle très important dans le contrôle de l’inflammation. Ils contribuent à diminuer les douleurs arthrosiques. L’intérêt des autres compléments alimentaires n’est pas attesté et reste sujet à discussion puisque l’effet pouvant être variable d'un individu à un autre.
L’environnement
Pour soulager votre animal, il est important d’aménager son environnement. De nos jours, il existe de nombreuses solutions qui permettent d’améliorer le quotidien des animaux facilitant alors leur mobilité dans votre maison et en extérieur. Votre vétérinaire pourra, en fonction du handicap de votre animal, vous conseiller sur l’installation de différents mobiliers ou accessoires : harnais, attelles souples, attelles rigides, planche pour véhicule, matelas à mémoire de forme…
En conclusion, la gestion de la douleur chronique est un très vaste sujet que l’on ne peut résumer dans un simple article. C'est pourquoi nous reviendrons par la suite sur toutes ces solutions afin de vous aider dans vos choix. Votre meilleur interlocuteur reste le vétérinaire spécialisé et son équipe dans la gestion de la douleur chronique. Ils sauront, grâce à la médecine narrative, à l’alliance thérapeutique et à leur expertise particulière dans ce domaine, vous permettre d’identifier la douleur, de l’évaluer et de définir avec vous les meilleures solutions à mettre en œuvre.
Nous espérons que cet article vous aura plu. N’hésite pas à nous suivre sur notre page Facebook et Instagram pour ne pas manquer les prochains articles sur la gestion de la douleur.
